C’est quoi la motricité fine ?
Trop souvent limitée à la motricité des mains et des doigts, la motricité fine mérite d’être mieux comprise et distinguée de la motricité globale. Et comme le développement des compétences en motricité fine repose en grande partie sur l’acquisition des aptitudes en motricité globale, c’est important de faire le point. Rappel définition motricité globale Commençons d’abord par rappeler que la motricité est l’ensemble des fonctions qui assurent le mouvement. Elle comprend deux composantes : la motricité globale et la motricité fine. La motricité globale correspond à l’ensemble des mouvements qui mobilisent les grands groupes musculaires du corps. Elle englobe toutes les actions qui nécessitent de bouger largement : marcher, courir, sauter, ou encore lancer un ballon et/ou s’équilibrer. Définition de la motricité fine Quant à la motricité fine, elle désigne les mouvements précis, localisés et faisant appel au contrôle des petits muscles. Il s’agit de l’ensemble des activités motrices engageant une région corporelle donnée, sans que le reste du corps soit directement impliqué. Même si nos mains sont particulièrement agiles et souvent citées en exemple ✋, la motricité fine ne se limite pas à elles ! Nous pouvons également réaliser des mouvements fins et précis avec d’autres parties du corps : siffler 🎶, souffler, claquer la langue 👅, bouger les yeux 👀, ou encore remuer un orteil 🦶, tout cela sans bouger le reste de notre corps. La motricité fine, c’est donc bien plus que la simple dextérité des mains : elle concerne tous ces petits gestes qui demandent finesse et précision. Les différentes composantes de la motricité fine Ainsi, nous pouvons distinguer au sein même de la motricité fine, des sous-catégories : motricité faciale : motricité du visage motricité oculaire : motricité des yeux motricité buccale : motricité de la bouche motricité linguale : motricité de la langue motricité manuelle : motricité des mains motricité digitale : motricité des doigts motricité pédestre : motricité des pieds Focus sur la motricité manuelle “La motricité manuelle est la fonction qui permet l’action fine et différenciée d’une seule main ou des deux mains pour réaliser une action complexe avec ou sans contrôle visuel.” p.75 Frédérique Wauters-Krings – Psychomotricité à l’école maternelle Lorsque l’action se fait sans contrôle visuel, on parle de coordination manuelle. À l’inverse, si la vue guide le mouvement, il s’agit de coordination oculo-manuelle. Dans le langage courant, on réduit souvent la motricité manuelle à la simple capacité de saisir un objet, appelée préhension. Pourtant, cette dernière n’en est qu’une composante. La motricité manuelle englobe un ensemble de mouvements et de compétences bien plus larges. Certains de ces mouvements peuvent s’effectuer comme des étapes complémentaires et se dérouler successivement. Les différentes composantes de la motricité manuelle : L’approche et l’orientation : consiste à étendre le bras vers l’objet que l’on souhaite attraper ; tout en orientant correctement la main et préparant son ouverture pour l’attraper. Cette étape mobilise la coordination oeil-main et le suivi visuel. La préhension : c’est l’étape de la saisie de l’objet, c’est à dire la manière dont la main va prendre l’objet. Evidemment il va falloir adapter le type de préhension à la spécificité de l’objet à savoir sa forme, sa taille, son poids, sa texture. Dès l’étape précédente, la main anticipe déjà l’ouverture nécessaire, d’où l’importance des informations visuelles. Le transport : une fois l’objet saisi, cette étape consiste à maintenir l’objet dans la main pendant son déplacement. Les manipulations dans la main : ce sont toutes les actions effectuées dans la main sur l’objet, sans le lâcher. On distingue 5 types de manipulations : Translation doigt-paume : l’objet passe des doigts vers la paume. Translation paume-doigt : le mouvement inverse, de la paume vers les doigts. Shift : les doigts glissent sur l’objet pour le repositionner ou effectuer une action. Rotation simple : faire pivoter un objet sur une surface plane. Rotation complexe : faire tourner complètement un objet. Elle inclut davantge de mouvements des doigts que la précédente et une forte implication du pouce. Les habiletés bimanuelles : ce sont les actions qui engagent la coordination des deux mains. Ces actions peuvent être symétriques, coordonées ou complémentaires. Symétriques : les deux mains effectuent le même mouvement. Coordonnées : une main stabilise pendant que l’autre agit. Complémentaires : chaque main a un rôle spécifique, avec un mouvement différent, leurs actions se complétant pour réaliser une tâche précise. L’utilisation d’un outil : ici, la main ne manipule par directement l’objet mais elle utilise cet objet pour accomplir une tâche. L’objet devient donc outil. Ce qui représente le niveau de complexité le plus élevé. Le relâchement volontaire contrôlé : une fois l’action terminée avec l’objet, il faut le poser. Il s’agit donc de la capacité à ouvrir les doigts (extension) de façon précise, au bon moment et à l’endroit souhaité pour déposer délicatement l’objet. En fait, la motricité manuelle, c’est la capacité à approcher un objet, le saisir, le manipuler avec une ou deux mains pour l’utiliser de façon fonctionnelle, puis le déposer délicatement à l’endroit voulu. Nous pourrons détailler le sujet de la motricité manuelle dans un prochain article. Histoire de coordinations Chaque mouvement précis, qu’il s’agisse d’écrire, de boutonner une chemise ou de manipuler un objet, repose sur une coordination subtile entre la contraction et le relâchement des muscles concernés. Mais ce n’est pas tout : derrière chaque geste minutieux se cache une véritable orchestration entre le cerveau, les muscles et les articulations. Rien n’est laissé au hasard ; chaque action est le fruit d’un dialogue permanent entre nos pensées, nos sensations et nos capacités motrices. En résumé Pour conclure, retenons que : La motricité fine correspond à l’ensemble des mouvements précis et localisés qui ne mobilisent pas tout le corps. Elle ne se résume pas uniquement à la dextérité des mains et des doigts. En effet, d’autres parties du corps peuvent aussi réaliser des gestes fins et précis . Enfin, le développement de la motricité fine dépend en grande partie de celui de la motricité globale. Et vous, saviez-vous que la motricité fine ne se limite pas aux mains ? Sources Psychomotricité à
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