Vous avez déjà entendu ce mot, mais vous n’avez qu’une vague idée de ce qu’il signifie ? Pas de souci, je vous propose un petit éclairage pour sortir du brouillard ! 😊
Nous sommes tous des êtres psychomoteurs !
Êtes-vous un être humain ? Oui ! Alors, vous avez une psychomotricité !
Le mot vient de l’association de psycho et moteur, illustrant le lien constant entre nos mouvements (la motricité) et notre esprit (le psychisme).
« Loin de n’être qu’une affaire de muscles, le mouvement est au fondement de l’évolution du cerveau. » Alain Berthoz
Le Larousse nous dit que la psychomotricité est « l’ensemble des fonctions motrices considérées sous l’angle de leurs relations avec le psychisme ». Très basique comme définition, mais elle a l’avantage de poser le cadre de façon simple !
Allons un peu plus loin !
La motricité concerne tout ce qui est lié au mouvement et repose sur notre système squelettique (nos os, nos muscles, nos articulations…). Et la motricité est liée à la sensorialité (vue, toucher, odorat, audition, goût, système vestibulaire, proprioception). Le terme psycho englobe les fonctions cognitives et les émotions.
- La cognition, ce sont toutes les fonctions mentales liées à la connaissance : perception, attention, mémoire, raisonnement, langage, résolution de problèmes… Ces processus nous permettent d’interagir avec notre environnement, de traiter l’information et d’apprendre.
- Les émotions, elles, sont des réactions psychophysiologiques complexes qui influencent nos pensées, nos comportements et nos interactions sociales. Elles jouent un rôle crucial dans notre adaptation, nos prises de décision et notre bien-être global. Dans le contexte de la psychomotricité, elles sont étroitement liées à nos expériences corporelles, influençant et étant influencées par nos mouvements et notre perception du corps.
En résumé, chaque individu s’exprime à travers son corps, ses émotions et ses pensées à chaque instant, dans un lieu et à un moment donnés.
Eurêka ! motricité + émotions + fonctions cognitives = psychomotricité. Oui, mais, c’est pas si simple 
! Enfin, si vous retenez ça, c’est déjà super !
(Petite dédicace à Pensez psychomot, lisez son article pour comprendre – mais terminez le mien d’abord 
)
En fait, on voit sur ce schéma qu’il ne suffit pas de simplement d’additionner ces éléments. La psychomotricité ne s’intéresse pas à tout le champ de chaque discipline. Elle se concentre sur les fonctions qui sont à l’intersection systématique de ces trois composantes. Et à regarder la motricité dans son lien aux aspects cognitifs et émotionnels pour l’individu.
Vous me suivez toujours ? 
? C’est ce croisement qui fait toute la richesse de la psychomotricité. Elle vise à comprendre comment ces dimensions interagissent pour favoriser le bien-être et l’épanouissement de chaque individu.
Les fonctions psychomotrices
Rentrons un peu plus dans le détail…
La psychomotricité regroupe un ensemble de fonctions essentielles, un peu comme des outils que l’on utilise sans même y penser. Ce sont elles qui nous permettent de bouger, de nous coordonner, de garder l’équilibre, d’utiliser nos mains avec précision ou de nous orienter dans l’espace.
C’est grâce à ces fonctions que nous pouvons marcher sans tomber, écrire sans dépasser ou attraper un ballon. Ces fonctions portent des noms comme :
- régulation tonico-émotionnelle
- schéma corporel
- coordination et dissociation
- équilibre
- organisation spatio-temporelle
- latéralité
- rythme
Au fil du temps, je vous proposerai des articles pour mieux comprendre chacun de ces termes. Pour rester informé.e, inscrivez-vous à ma lettre d’info.
Au fait, fait-on tous et toutes de la psychomotricité ?
Oui et non !
Encore une fois, c’est pas si simple 😅 !
La langue française aime les mots polysémiques, c’est-à-dire les mots qui ont plusieurs sens. Dans un premier sens, oui, tout le monde fait de la psychomotricité, car c’est une fonction inhérente à l’être humain.
Cependant, en France (et dans d’autres pays), la psychomotricité est aussi une profession réglementée. Seuls ceux qui détiennent un Diplôme d’État (D.E.) peuvent exercer en tant que psychomotriciens professionnels. Vous me suivez toujours ? 🤔
Donc, tout le monde est un être psychomoteur, mais tout le monde n’est pas psychomotricien ! Voilà, voilà…
La profession de psychomotricien.ne en France
Une profession paramédicale
En France, la psychomotricité est une profession qui s’origine dans et reste au carrefour de la neurologie, de la psychologie, les sciences humaines et de la pédagogie. Elle renvoie à l’infinie richesse et complexité de l’être humain en considérant l’individu dans son unité et sa singularité au sein de son environnement matériel et humain.
C’est une profession paramédicale reconnue par l’État et inscrite au livret IV du Code de la Santé Publique 📜.
Après trois années d’études post-bac, les psychomotriciens obtiennent un Diplôme d’État (D.E.) 
délivré par le Ministère de la Santé. Leurs compétences professionnelles sont définies par le Décret n°88-659 du 6 mai 1988 (pour ceux qui aiment les références précises 
) et leur champ d’action s’articule autour de trois axes :
- l’éducation
- la prévention
- le soin, avec une dimension rééducative et thérapeutique.
Les psychomotriciens travaillent dans divers secteurs : public, associatif, privé, ou en libéral. Ils exercent dans des hôpitaux, des institutions médico-sociales, des centres de rééducations, des PMI, des CMP, des CAMSP, des EHPAD, des SESSAD, des EAJE … et même en entreprise 
! Bref, ils sont là partout où on a besoin d’eux !
La singularité du métier de psychomotricien.ne
Le psychomotricien rencontre chaque individu en prenant en compte l’interaction de trois dimensions : corporelle, cognitive et socio-affective.
L’objectif ? Favoriser un équilibre psychomotreur pour que chacun.e s’adapte au mieux à la vie selon ses compétences, ses préférences et son contexte de vie. Leur travail commence généralement par un bilan des fonctions psychomotrices (et même si c’est sérieux, pas de pression 😅), suivi d’activités ciblées mêlant mouvements physiques et compétences cognitives, émotionnelles et sociales en lien avec des objectifs définis préablablement.
Les psychomotricien.ne.s utilisent diverses médiations : jeu, graphisme, relaxation, expression corporelle… et parfois, ça peut être aussi de la danse, du théâtre, du mime, de la balnéothérapie, de la musique, des arts martiaux, ou même de l’équithérapie ! 💃🎨🐴
Et oui, les psychomotriciens s’occupent de tout le monde ! Que ce soit des nourrissons, des enfants, des ados, des adultes et des personnes âgées, les psychomotriciens sont présent tout au long de la vie.
Par exemple, chez les adultes, ils peuvent aider à gérer le stress ou des traumatismes, tandis que chez les personnes âgées, ils veillent à maintenir l’autonomie et à prévenir les chutes.
Chaque rencontre est unique. Chaque projet est unique. Que ce soit en séances individuelles ou collectives, chaque approche est adaptée.
Ainsi, au-delà de l’accompagnement des enfants, le psychomotricien joue un rôle clé dans le bien-être et la qualité de vie à toutes les étapes de la vie.
Pour résumer : les étapes d’un projet avec un.e psychomotricien.ne 
- Observation
: Le psychomotricien commence par observer attentivement la personne pour comprendre ses besoins, ses comportements et son environnement. Chaque détail compte ! - Évaluation
: Ensuite, il réalise une évaluation complète pour dresser un bilan des fonctions psychomotrices. Cela permet d’identifier les forces et les axes d’amélioration. - Objectifs
: Sur la base de cette évaluation, le psychomotricien établit des objectifs clairs et adaptés, en collaboration avec la personne concernée. - Planification
: Une fois les objectifs définis, il planifie le projet en détail. Cela inclut le choix des activités et des séances pour atteindre ces objectifs. - Co-construction
: Le psychomotricien travaille main dans la main avec les personnes concernées, en intégrant leurs idées et leurs préférences. C’est un vrai travail d’équipe ! - Mise en œuvre
: C’est le moment de passer à l’action ! Le psychomotricien met en œuvre les séances, en veillant à ce que chaque activité soit adaptée et engageante. - Observation continue
: Pendant les séances, il observe les progrès et les réactions. - Adaptation
: Si besoin, il ajuste les activités en temps réel pour mieux répondre aux besoins de la personne. Flexibilité, c’est le mot d’ordre ! - Évaluation régulière
: À chaque étape, le psychomotricien évalue l’évolution par rapport aux objectifs fixés. On fait le point régulièrement ! - Réajustement des objectifs
: Si certains objectifs ne sont plus pertinents ou atteignables, il n’hésite pas à les réajuster. L’important, c’est d’avancer ensemble ! Et ne pas mettre la personne en difficulté. - Clôture du projet
: Enfin, lorsque les objectifs sont atteints, le projet se clôture. C’est le moment de célébrer les succès 
. C’est l’arrêt de la prise en charge soit la mise en place d’une nouvelle étape et nouveaux objectifs.
« La psychomotricité est un métier à tisser, à tisser de la relation, de l’histoire, du temps et du symbolique. » Catherine Potel Baranes
La psychomotricité en France en quelques dates
J’ai réalisé une infographie qui présente les dates clés de l’histoire de la psychomotricité en France. Evidemment de nombreux autres éléments et évènements ont contribués au développement de la profession 😉. De même que la profession continue d’évoluer 👍🏻…
Cette infographie est téléchargeable en pdf dans l’espace ressources.
En résumé
- La psychomotricité est une fonction qui relie la sensorimotricité, les fonctions cognitives et les émotions pour permettre à chacun.e de s’adapter à son environnement.
- C’est une profession qui s’intéresse à cette fonction psychomotrice pour mener des actions de prévention, d’optimisation et/ou de soins.
- En France, le métier continue d’évoluer et de se diversifier dans de nombreux domaines.
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